Nolwenn
Sa promenade est terminée,
Confiante, elle court vers la maison
Mais soudain elle trébuche,
Et roule tout au bas de l’allée
Car tout à coup le souffle lui manque
Son maître la relève, affolé,
Puis la prend dans ses bras,
Je crois que Nolwenn vient de mourir !
Il la porte vers la maison,
J’avance sa couchette,
Vite il la déleste de sa cape
Mais le devait-il ?
Elle a un soudain soubresaut,
Du coin de l’œil elle me regarde,
Et vérifie que je suis bien là,
Puis rassurée, s’est endormie.
Le cours de secourisme du maître
Massage cardiaque et bouche à bouche
Tétanisé, il en a oublié les gestes,
Mais comment les fait-on pour un chien ?
Surtout que l’autre tire sur sa laisse,
Car sa promenade à lui n’est pas terminée
J’attrape le téléphone,
Il est 23 :29, et c'est le soir de Noël
On l’enveloppe dans une couverture,
Vite à la clinique vétérinaire,
Un constat d’arrêt cardiaque,
Faisant suite à une insuffisance respiratoire
Désolée, la vétérinaire nous rassure
La tumeur avait été enlevée,
Elle aurait pu durer encore un an
Mais un an de souffrances épargnées
C’est une belle mort, nous dit-elle,
Car elle est partie dans un souffle,
Sans s’en rendre vraiment compte,
Et entourée par tous les siens.
Vous l’emportez ou vous la laisser ?
Crémation collective ou individuelle ?
Nous présentons son carnet de santé,
Pour sa déclaration de décès.
Non, les animaux naissent et vivent
Mais ne sont pas censés mourir
Donc nulle trace de leur décès n’existe
Nous le refermons, ainsi, pour la dernière fois
Gravé dans nos cœurs, son épitaphe
26 novembre 1996,
24 décembre 2008
Nolwenn petite chienne Westie sans Lof
Gentille avec tous,
Elle aimait le Babybel,
Un éclat de foie gras pour les fêtes,
Le steak haché, les pâtes, ainsi que le jambon de dinde
Alimentation trop riche ?
Pas nécessairement a dit le vétérinaire
Ces petites bêtes-là ne vivent pas plus de 13 ans,
Vous avez fait tout ce que vous avez pu,
L’opération de l’hernie,
Ses ligaments des pattes arrières reconstitués,
L’une après l’autre
Sa tumeur enlevée
Sa cécité soignée,
Huit opérations au total
Mon mari et ma fille ont pleuré,
Pas moi car je suis confiante,
Au bout de deux jours sont âme animale sera transformée
En une petite fille ou un petit garçon
Pourtant un doute m’étreint depuis que nous avons récupéré l’urne,
Car dès lors, j’ouvre et je ferme des portes pour sa présence invisible,
Au cas où ne saurait pas encore qu’elle peut les franchir sans les ouvrir,
Ses couches sont toujours déployées aux quatre coins de la maison,
Des fois où elle voudrait s’y allonger encore,
Je cligne des yeux, essayant de déceler son ombre fugitive, dans chaque rai de lumière,
Mon mari et ma fille sont surpris de ne pas retrouver dans l’autre chien de la maison,
Toutes ses qualités évidentes, auxquelles nous nous étions habitués.
Et parfois nous tendons la main et sommes encore étonnés qu’elle ne vienne pas s’y frotter.
Mon mari qui est agnostique,
A affirmé hier d’une voix assurée,
Elle est maintenant au paradis des chiens,
Car elle le mérite bien !
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