Ils passaient, pressés, et m’offraient, de tant à autre, un cadeau.
Je les remerciais par un sourire, et en redemandais encore.
Un souffle de bonheur envahissait mon cœur et submergeait mon âme,
Car je m’étais délesté de tout l’inutile,
J'avais abandonné tout le superflu qui enchaînait ma vie.
Et l’extase qui m’envahissait était ma récompense.
La nuit était tombée, j’avais d’abord eu un peu froid,
Puis toute mon existence défila sous mes yeux,
La présence fut près de moi, et me pénétra.
Je la reconnaissais, elle était mon amie.
Elle voulait me signifier que l’épreuve était terminée.
Que j’avais tout gagné en acceptant de tout perdre.
Le lendemain, en passant, je les vis l’emmener, les policiers et le Samu social.
En revenant je traversais l’endroit où il se trouvait quelques instants encore.
L’aura de son bonheur l’illuminait toujours.
Elle me saisit, alors que je passais.
J’aurais voulu y revenir, m’y attarder, m'y enfouir même,
Mais fus poussée très loin par une foule pressée.
(Extrait du manuscrit « Les spirituelles »_16.3 Accompagnement)
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