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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 15:05

  Danièle jour de l'an 2007

 

 

Danièle Mairand-Sivy est à la fois Sculpteur,  Peintre et… écrivain.

 

Un échantillon de ses peintures

  femme africaine daniele Mairand-SivyLa femme et l’enfant, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

 Aquarelle réalisée à partir d’une revue

 

 

 

Madone aux seins nus copyright Danielle Mayrand 01-copie-1 La femme aux seins nus, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

A partir d’une photo

 

 

 

Peinture, négligé bleu du matin, Danièle Mairand

Femme au levé, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

 

 

 

Aéroport d'Orly Nathalie 018-copie-1

 Christ aux épines, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

 Peinture à l'huile réalisée à partir d’une photo prise dans une église orthodoxe en Bulgarie.

 

 

 

 Les voyeurs, Copyright Danièle Mairand

   Mise en botte, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

 

 

 

Quelques unes de ses sculptures

 

 

 la femme aux seins nus, sculpture Danièle Mairand-Sivy,avr

 Femme aux seins nus, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

A partir d’une photo

 

   

 

femme enceinte, sculpture Daniele Mairand

  Maternité, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

 

 

 

Sculpture princesse egyptienne Danièle Mairand

 Princesse égyptienne, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

 

 

 sculptures Daniele Mairand-Sivy

 Sculptures diverses, Copyright © Danièle Mairand-Sivy

 

 

 

Un peu d’elle-même dans ses écrits  

 

 

« UN DIMANCHE MATIN RUE DES MORILLONS

 

 

La rue des Morillons est un endroit surprenant le dimanche, jour de marché.

Elle fourmille d’un monde disparate, avec des personnages hauts en couleur qui font son originalité.

Dans ce petit monde du dimanche matin, il y a Arsène. Arsène a une tête bien faite, un peu au carré, un peu ronde selon ses besoins. A l’intérieur il y agence ses pensées de façon impeccable. Dieu sait si Arsène pense !

Il cogite sans cesse. Parfois, on peut le voir figé sur le trottoir, les yeux vers le ciel, le doigt dans le nez, attitude favorable au raisonnement. Plus il gratte son nez, plus ses idées tombent de sa cervelle rassemblées et propulsées en forme d’argument. Arsène est intarissable, il aligne les mots, soulignant tel axe de réflexion, reprenant tel autre, vilipendant un genre, s’extasiant sur un autre.

Arsène a privilégié un bout de trottoir, si toutefois par chance quelqu’un lui rapportait un mot perdu. Cela n’arrive pratiquement jamais mais il ne faudrait pas rater l’occasion. Ainsi, sur son coin de trottoir à deux pas du service des objets perdus, Arsène harangue la foule de sa voix sonore. Quand il est à court de termes ou de formules, il va chercher l’inspiration à coup de doigt dans le nez. Arsène est philosophe, « philosophe du trottoir »

Le dimanche matin il fait le bonheur des badauds qui l’écoutent en achetant l’Huma Dimanche.

 

Arsène a une amie, Myriam. Myriam est peintre et de confession juive. Elle a du charme et possède les rondeurs des femmes orientales. Quand elle vous regarde du profond de ses yeux noirs, tous les dessins du monde défilent dans ses prunelles.

Comme Angela Davis, elle clame son identité et sa philosophie. Pas forcément communiste, elle milite à sa façon par le trait et les couleurs. Le dimanche matin, elle pose volontiers son chevalet à côté du vendeur de l’Huma. Elle aime « croquer » les militants qui viennent acheter leur journal. Elle les connaît tous. Cet emplacement est idéal, quand elle n’a pas terminé un croquis, elle peut le reprendre la semaine suivante. Si le camarade ne porte pas les mêmes vêtements, la même casquette, dans l’ensemble il reste fidèle à lui-même. Parfois, les amis de « là-bas » viennent la saluer, commentant haut et fort son travail. Bercée par le chant si doux de l’accent de son enfance, Myriam s’envole vers les contrées quittées à regret. Les souvenirs affleurent son esprit et nourrissent sa créativité. Elle apprécie de voir Jacob, Rachel et les autres s’asseoir le dimanche matin près de son chevalet.

Et puis il y a Arsène, son ami philosophe de la rue des Morillons. Personnage multiple, Myriam n’en fini jamais de le dessiner sous toutes ses formes.

 

A cette petite troupe vient se joindre de temps en temps Barbara. Qui est vraiment Barbara, un homme ou une femme? Difficile à dire avec sa gorge plantureuse, sa moustache et ses grands pieds. Elle aime blaguer. C’est sa passion, sa raison d’être. Quelquefois elle éclate d’un grand rire qui secoue sa barbiche et sa large poitrine. Elle seule comprend ses boutades, ses commentaires, mais elle n’en a cure. Quand elle rencontre Arsène le dimanche matin elle lui demande toujours s’il a retrouvé ses mots perdus. La question à peine posée, elle s’esclaffe. Alors, le vendeur de l’Huma lui lance un regard noir, elle le dérange dans son activité. Myriam, quant à elle essaie vainement de peindre cette drôle de fille qui n’en est peut-être pas une. Peu importe, Barbara la gouailleuse arpente la rue, caresse de la voix les râleurs, aide les aveugles et les petits vieux à traverser avec un mot gentil pour chacun. Barbara fait partie du décor, quand elle n’est pas là, elle manque aux Morillons. Elle manque essentiellement à Jeanne la boiteuse, son amie. Jeanne n’a pas toujours claudiqué. Avant son accident, elle a été une jeune femme passionnée par la danse. Elle en a gagné des concours en valsant avec son homme sur d’étroits guéridons ! Valse à l’endroit, valse à l’envers, Jeanne est fière de sa jeunesse et de la liberté d’être qu’elle assumait sans préjugé. Quand elle en parle son visage se détend et s’y dessine un sourire un peu coquin.

Avant de rentrer chez elle, Jeanne achète son Huma Dimanche, un vieux réflexe acquis du vivant de son mari. Ils étaient tous deux militants, mais c’est si loin ! Auguste, le vendeur de journaux à toujours une petite attention pour elle, mais il est secrètement amoureux de Myriam.

 

Au coin de la rue des Morillons, se trouve le fief d’Arsène, le bar « Au Coq fier ». Le dimanche matin, transformé en PMU, il absorbe une partie des habitants du quartier qui après le marché en viennent aux choses sérieuses, les courses. Au comptoir se tient Marguerite.  Depuis des lustres elle régente ce lieu. Elle le surveille, l’épie, le vérifie devant un verre de bière, toujours la même, une Leffe. Marguerite sait tout, connaît tout. Ses yeux furtifs scrutent tous les recoins du café, repérant les habitudes de chacun. Marguerite c’est la mémoire du quartier, son porte-voix. On la consulte en tapinois pour quelque affaire délicate ou pour dénicher les cachotteries  de son voisin. Contre un verre de bière, elle conseille. Contre un deuxième elle prédit l’avenir. Le nez dans sa bière c’est l’emblème du café, la force du PMU. Marguerite, reine de la Leffe, championne des conspirations et des secrets est crainte autant qu’aimée.

 

Ainsi va le quartier.

 

Les années se sont écoulées sur la rue des Morillons. Avec quelques rides sur leurs vies, les voici à nouveau attablés au « Coq Fier ». Chacun évoque sa route, qui a fait quoi et comment, heureux de se retrouver. Myriam raconte ses expositions de peinture, Barbara ses amours, Marguerite son café. Arsène quant à lui a mis à profit sa connaissance de la vie du quartier pour écrire un traité de sociologie. Ils sont venus fêter ensemble la sortie de son livre. Leur philosophe est devenu l’icône du quartier, sa fierté. La conversation va bon train mais les mots d’Arsène manquent terriblement. Il ne dira plus rien. Il a fermé les yeux sur la dernière page de son ouvrage ».

 

 

Par Danièle Mairand-Sivy, Texte primé  au Concours Philippe Delerm publié dans le

 

© Recueil de Nouvelles 2006 des Editions du Valhermeil ; qui choisissent d’imprimer  chaque année les meilleures Nouvelles du Val d'Oise qui leur sont envoyées. 

 

http://lesmotspartages.blogspot.com/2009/01/concours-de-nouvelles-prix-philippe.html

 

C’est d’ailleurs le seul de ses textes qu’elle ait publié. Ses autres créations littéraires dorment encore dans de multiples cahiers.

Le plus étonnant est que Danièle Mairand-Sivy écrit peint et sculpte, on pourrait dire… à ses moments perdus. Par exemple lors de congés payés ou d'une immobilisation forcée : cheville  cassée...

 

Les oeuvres montrées ont été photographiées par mes soins lors d'un café littéraire improvisé, un dimanche après-midi à son domicile.

 

Toutes ses œuvres sont des créations originales, exception faite de la Princesse égyptienne, de la femme et de l’enfant, ainsi que son adaptation toute personnelle du Christ aux épines qui sont des exercices réalisés selon un modèle imposé.

 

 

Chantal Sayegh-Dursus

 

 

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commentaires

É
<br /> Bravo à cette artiste. Elle écrit vraiment très bien ! Bisous<br />
Répondre
P
<br /> <br /> Elle a promis de recommencer à écrire, maintenant qu'elle est à la retraite depuis peu. <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Bravo, Danièle belle trilogie: sculptures, peintures, écritures. Jolie festival de l'âme...<br /> <br /> <br /> Que la rue des Morillons soit longue, longue encore pour toi avec un horizon que tu ne toucheras jamais.<br /> <br /> <br /> Cricri t'embrasse.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Pas mal, de belles sculptures et toiles.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Très douée en effet<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : le domaine de Chantal Sayegh-Dursus
  • : Quelques échantillons littéraires personnels, mais surtout des coups de coeur pour des auteurs ou des artistes, dont l'oeuvre ou les écrits m'ont interpellé ; ainsi que des entrevues avec des personnalités du Monde de la Culture.
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