Dans mon pays, les fleurs de flamboyants sont comme des éclaboussures de sang qui jalonnent les paysages touffus enfouis dans la moiteur des mornes.
Dans mon pays, l’on dit bonjour aux passants qui croisent votre chemin, et on fait signe de la main aux voitures qui passent pour se faire transporter.
Dans mon pays, on s’inquiète du voisin que l’on sait seul et, à l’heure du repas on envoie un enfant lui apporter une portion du plat du jour.
Dans mon pays, les grand-mères arrêtent les enfants comme s’ils étaient les leurs, afin de leur demander un service, ou encore de faire avec elles un brin de route ou de conversation.
Dans mon pays, l’on peut se faire excuser pour un mariage mais jamais pour un enterrement, car c’est la dernière civilité que l’on doit à celui qui s’en est allé.
Dans mon pays, quand le jour se couche, l’on rentre chez soi, car le soir commence la grande errance des esprits et tous craignent de les rencontrer.
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