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Cette année-là, nous fûmes conviés, à passer les grandes vacances, avec notre père, qui était, alors, Directeur de la colonie de vacances de Port-Louis.
Pour des raisons de commodité nous logions dans la colonie, mais nous en sortions souvent. Il nous offrait alors le cinéma, où nous nous rendions avec notre tante. Et lors d' incursions à Pointe-à-Pitre, il nous achetait des palmiers ; ses gâteaux préférés.
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Profitant de cette liberté inespérée, pendant ces grandes vacances, ma mère décida de passer son permis de conduire. Elle acheta, à la rentrée, une voiture, que nous fîmes baptiser, et prénommâmes Joséphine.
Cette même année, elle fit l’acquisition de notre premier frigidaire, et la glacière ne servit plus qu’au mûrissement de nos avocats et de nos mangues greffées. Nous n’achetions donc plus de pains de glace ; sauf lorsque nous désirions faire une « glace au coco maison » et expérimentions dans nos bacs à glaçons toutes sortes de préparations glacées inédites, avec des poudres achetées en épicerie : à la framboise, à la fraise, ou à la pistache. Nous faisions également des mini snow-balls avec des glaçons aromatisés à la menthe ou à la grenadine.
Nous remplaçâmes notre vieux pick-up par une radio tourne-disque s’ouvrant sur le dessus. Et pour montrer que nous étions de notre siècle et que nous nous ouvrions sur le monde, ma mère accrocha, au dessus de cet appareil dernier cri, une mappemonde monochrome.
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