Une pomme de pin, une de plus. Je les amasse une à une. De grosses, joufflues, des allongées filiformes, de toutes petites comme des toupies d’enfants. J’en ai bientôt plusieurs dizaines rangées côte à côte dans un recoin de la cheminée.
Je rêve de journées d’hiver où je les jetterai toutes crépitantes dans l’âtre, où je ferai griller des châtaignes, des marrons, ou des pommes de terre en robe des champs. Et accrochée tout au-dessus, la marmite ventrue, toute noircie d’avoir tant servi, culottée comme une bonne vieille pipe, renfermant le bourguignon, ou encore le cassoulet odorant aux saucisses de Toulouse.
Je ramasse, j’amasse mes pommes de pin ; évocatrices d’agapes hivernales, de feu flamboyant, de flammes rougeoyantes quand il gèle dehors à pierre fendre.
Chantal Sayegh-Dursus© Propriété Intellectuelle Sécurisée