Alors que ma seconde au Lycée avait été laborieuse, j’abordais mieux la première. Pour ce premier trimestre, je fus première en Espagnol, arborais la coupe de Mireille Mathieu, portais des manches échancrées, des jupes et des robes coupées en biais dans des teintes pastel.
A l’époque du Carnaval, une camarade de classe, dont la mère était couturière, me confectionna un maillot de bain 1900, de couleur bleu marine avec des parements rouges, ainsi qu’un bonnet de bain assorti.
Le Bac de Français approchait. Mais les cours étaient donnés par un S.M.A qui préférait se dorer sur les plages que de se consacrer aux préparations ou à la correction des copies.
Quarante et un an plus tard, je retrouvai grâce au web une camarade de classe de cette année de première. Elle m’apprit que ses copies n’avaient pas été corrigées par ce professeur pendant toute l’année scolaire. Il lui mettait systématiquement un 2. Un jour, il lui souffla même la fumée de sa cigarette au visage. Lui disant qu’elle en était incommodée, il l’a mise immédiatement à la porte, comme il le faisait habituellement d’ailleurs.
L’un des surveillants généraux, que nous surnommions Eliott Ness, faisait sa ronde à ce moment-là. La voyant hors de la classe, il voulut en connaître la raison. L’ayant apprise, il passa, un sévère savon en live à ce professeur. A partir de ce jour, il ne mit plus aucune note sur ses copies de Français. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle avait redoublé sa classe.
Surprise, je lui demandai pourquoi son père n’avait pas été, à l’époque, voir le Proviseur du Lycée, comme l’avait fait maintes fois ma mère tout au long de ma scolarité.
Elle me répondit simplement :
_ Mon père respectait les enseignants et la faute m’en serait incombée en fin de compte.
Je ne peux m’empêcher de croire que ce professeur de Français fut l’un des fossoyeur du respect qui était naguère porté au corps enseignant, quand, des années après mon départ du Lycée, j’appris que des injures fusèrent et qu'un dérespect général fut affiché envers les SMA[1].
Quoi qu’il en soit, peu importe à qui l'on pourrait en imputer la faute, il est certain que cette année-là, mes résultats furent très moyens dans les matières où je brillais auparavant.
J’étais admise en Terminale, mais il fallait que je rattrape des points en Français et travaille sérieusement si je désirais être un jour bachelière. De plus, mon niveau en Anglais avait notoirement baissé.
(...)
commenter cet article …