Son père était marin et sa mère mareyeuse. Le père pêchait et la mère vendait la pêche du marin. Leur maison toute blanche, couverte d’un toit tout bleu, se voyait de la mer. De la même peinture bleue était peinte une partie de la coque du bateau du père. Alors quand il s’en allait, il restait un peu de sa barque, ici : la barque sur la mer et la barque sur la terre enracinée au sol avec son petit toit bleu.
Mais un matin de cet hiver, il avait du sortir. Les légumes gelés et les harengs fumés ne suffisaient plus à nourrir la maisonnée. Alors il avait pris la mer, car c’était ainsi qu’il gagnait leur vie. Ce matin-là, la brume envahissait la mer ainsi que toute la côte.
Au milieu de la nuit l'on cogna à la porte des coups brefs, énergiques. C’est le père qui revient ! Vite, vite, la mère met son châle et va lui ouvrir. Non ce n'est que Jacquemin.
Elle jette un œil à la côte, la barque bleue est au port, mais le père n’est point là.
On leur explique qu’il a été entraîné tout au fond par des filets trop lourds. Ils ont ramené les filets, mais le père, les sauveteurs le recherchent encore. S’ils ne l’ont pas retrouvé, dans dix heures, elle devra le pleurer.
Alors commença le compte à rebours...
Car c' est ainsi que vivent ou meurent les hommes de la côte !
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