Emma était assise à son bureau quand le téléphone sonna. Une voix féminine inconnue lui demanda si elle connaissait une certaine Madame Marsha H., car elle avait ramassé son sac à main dans le caniveau. Dans son carnet d’adresse, elle faisait partie des personnes à contacter en priorité. Emma prit les coordonnées de la dame afin de pouvoir faire récupérer le sac. Et après avoir essayé en vain de joindre sa belle-mère à son domicile, elle contacta ses deux beaux-frères parisiens qui se révélèrent impuissants à la renseigner.
Comme il était relativement tôt, Emma chercha sur le minitel le numéro de téléphone du Commissariat le plus proche du domicile de Marsha. Mais l’appel fut infructueux. Elle essaya alors celui du poste de Police. Mais comme il était plus de dix-sept heures, elle trouva le personnel sur le départ, et eût le plus grand mal du monde à convaincre d’effectuer les vérifications qu’elle demandait le jour même. Elle sut certainement trouver des arguments convaincants, car au bout d’une attente de plus d’un quart d’heure, elle eut enfin « le nom de l’hôpital où l’on avait déposé la dame.»Un appel rapide à ce dernier lui confirma qu’elle s’y trouvait bien. Mais elle ne put obtenir des renseignements sur son état de santé, car ceux-ci n’étaient pas fournis par téléphone. Elle informa donc son mari et ses deux beaux-frères du résultat de ses recherches.
Sa belle-mère, bien que faiblement commotionnée, était surtout très choquée psychologiquement.
L’attaque brutale et surtout les mots prononcés, les deux derniers spécialement, l’avaient fortement marquée. En outre, depuis quelques jours elle dormait mal, et était souvent saisie par des angoisses nocturnes. En ces moments-là, elle appelait ses fils.
L’on envisagea alors de la faire venir à Montmorency, où elle serait dans une ambiance plus favorable à son rétablissement. Cela semblait même être la seule solution envisageable. Bien que les filles d’Emma ne soient pas très enthousiastes, car elles n’avaient jamais été très proches de cette grand-mère qui ne les avait jamais gardées.