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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 23:18

carte-guadeloupe

 

(...)

         La seconde guerre mondiale se termina, et le retour des combattants au pays se  fit peu à peu. Mais la diaspora africaine qui avait essaimé en Amérique et dans les îles connut une scission définitive avec la Nation Mère après l’affaire du Sénégalais : Un îlien de retour du combat était descendu de la passerelle avant qu’on lui en eut donné l’ordre. Il fut immédiatement abattu par un tirailleur sénégalais. Ce fut la panique à Pointe-à-Pitre : « les Sénégalais tirent sur tout ce qui bouge, et massacrent les gens sur les quais ! »

 

        Les Antillais furent à dater de ce jour convaincus qu’ils n’avaient rien de commun avec ces « nègres sauvages » sans discernement et sans cœur. Et ce que n’avaient pas réussi à faire ni la déportation, ni l’esclavage ou l’aliénation fut consommé ce jour-là. D’autres ne se privèrent pas de dire que ces derniers, se comportaient au combat, pires même que les nazis, qui en avaient peur.  C’est pour cette raison qu’ils n’étaient jamais faits prisonniers quand ils étaient pris. L’un de nos compatriotes, noir grand teint, maintenu  prisonnier, témoigna que sa vie n’avait été préservée que parce qu’il avait pu prouver qu’il n’était point Africain. 

 

      Cependant, de nombreux Africains vinrent lors de la libération s’installer en Guadeloupe et s’y fondirent dans la population, mais il ne fallait absolument pas qu’ils disent qu’ils venaient d’arriver d’Afrique, et  ils devinrent des Guadeloupéens comme les autres et allèrent  même, par la suite, jusqu’à revendiquer le joug de l’esclavage. Ils enrichirent le pays de leurs traditions culinaires et de leurs rituels funéraires.

 

       En 1946, grâce au sang versé par les Antillais pour la libération de la France, Aimé Césaire demanda et obtint la départementalisation pour les petites Antilles.

 

       La guerre terminée, la vie  reprit peu à peu un cours normal. Il n’y eut pas contrairement à la Métropole d’épuration en Guadeloupe, car le basculement s’était déjà fait dès 1943. Mais tout ce que nous avions vécu nous faisait encore mieux mesurer les avantages de la paix et  les  possibilités inexploitées qu’elle  nous offrait.

 

(...)

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commentaires

G
<br /> Catharsis?<br />
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P
<br /> <br /> Je dirais plutôt... ressenti...au premier degré.<br /> <br /> <br /> Bises et bon week-end, et profite de la chaleurs des derniers rayons du soleil avant les bourrasques d'automne. <br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Se cantonner au texte si je puis dire.Enfin tu parlais de quoi?De ces valeureux combattants(on va dire çà comme çà,formule communément acceptée par tout le monde)revenant de guerre et<br /> d'une victime,pour faire court on va dire,de la connerie d'un individu(dont on ne sait rien ,sinon qu'il est tirailleur sénégalais).Mais celà change tout? Ou celà ne change rien?Si ce n'est pas<br /> important pourquoi le souligner?<br /> <br /> <br /> (Les antillais furent à dater de ce jour convaincus qu'ils n'avaient rien de commun avec ces "nègres sauvages"sans dicernement et sans coeur) Pire que les nazis..........Je le prends pour<br /> une maladresse due à l'émotion trop forte.Des actes de violence et peut être de cruauté ne peuvent être assimilés à un génocide programmé par des doctrinaires ,idéologues dangereux.<br /> <br /> <br /> (Cependant de nombreux africains vinrent lors de la libération s'installer en Guadeloupe,mais il ne fallait absolument pas qu'ils disent qu'ils venaient d'afrique.)Celà traduit-il quelque<br /> chose,un malaise identitaire enfoui au plus profond de la mémoire collective antillaise?Vois tu ton texte consciemment ou pas évoque bien des blessures et peut-être qui sait une certaine rancoeur<br /> vis à vis de ces africains sans qui le trafic triangulaire n'aurait pu se faire.Bon je ne voudrais pas m'immiscer dans votre histoire sentimentale sans avoir jamais vécu aux Antilles.La raison<br /> d'un peuple n'appartiet qu'à lui.Mais j'aime comprendre..........<br /> <br /> <br /> En ce qui concerne la police française:aucune indulgence,en tant qu'autorité morale ,je la condamme sans circonstances atténuantes!!!!Quant aux criminels nazis,quelle bonne blague ,ils<br /> avaient adhéré au parti en toute connaissance de cause et leur participation aux crimes (même pas crimes de guerre mais crime contre l'humanité!!!)elle engage leur entière resposabilité!!!Cette<br /> période troublée(c'est un euphémisme)recèle encore bien des secrets,toute la lâcheté de bien des individus et pis la collaboration pleine et entière de beaucoup d'indépendantistes en europe à<br /> l'instar des Oustachis et bien d'autres .L'histoire des uns n'est pas toujours celle des autres ,mais l'histoire à la rancune tenace.Bien des événements actuels qui nous paraissent absurdes ne<br /> sont en réalité que la conséquences d'actes atroces perpétrés par d'autres générations.Chantal ,nous nous sommes l'un et l'autre éloignés du sujet initial.Nous sommes d'accord sur une chose la<br /> guerre est une saloperie.<br />
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P
<br /> <br /> Je parle de l'émotion des gens ici et ne vais pas plus loin dans l'analyse. Des années après les gens en parlaient encore. L'analyse ici est inexistante. Il n'y a aucune réflexion, aucune<br /> échelle de valeurs, aucune transcendance dans la réflexion. Mais un ressenti, une méfiance qui persiste encore de nos jours, mais que des reflexions intéllectuelles plus poussées tentent à gommer<br /> jour après jour.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Je comprends ta colère,mais juge-t-on un peuple sur le comportement de quelques individus .Chantal sais-tu et je suppose que tu le sais,l'alcool deshinibait bien des combattants pendant les<br /> guerres mondiales et le LSD au vietnam.C'était de la part des antillais une réaction épidermique sur le coup d'une émotion.Je ne voulais en aucun cas te froisser,sans doute avais-je mal<br /> compris.Ils rejetaient ces hommes là,ces bêtes sauvages.Aux  horreurs de la guerre succèdent celles d'après guerre .Pardon l'amalgame bien involontaire.Bonne soirée.<br />
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P
<br /> <br /> Aucune colère, simplement une constation de ce que l'on a appelé par la suite "crimes de guerre". C'était valable pour les deux camps. En France par exemple, alors que les nazis ne<br /> réclamaient que les parents, les gendarmes français ont pris l'initiative d'envoyer également les enfants en camps d'extermination. Alors qu'en Allemagne, tu l'ignores peut-être les enfants<br /> étaient confiés à des familles allemandes qui les adoptaient. On ne nous a pas tout dit...<br /> <br /> <br /> D'autre part beaucoup de grands criminels nazis, qui avaient commis les pires arocités, ont prétextés qu'ils avaient agi sous ordre et dans l'ambiance de la guerre. Cela n'excuse pas<br /> tout...shootés ou non<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Tu m'excuseras Chantal,j'ai du mal à comprendre la réponse que tu fais à mon commentaire.Est-ce sauver sa peau que de fustiger ces soldats souvent exposés en première ligne.La chair à canon,voir<br /> la bataille de Monté Cassino.<br />
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P
<br /> <br /> Risquer sa vie pour défendre une juste cause OK, mais se faire descendre froidement suite à un quiproquo à cause des cruautés de certains combattants (chapelet d'oreilles coupées portées<br /> autour du cou pour tout ennemi abattu) c'est différent, ou encore par pure bêtise abattre ceux de son propre camp parce que le top pour descendre sur les quais n'a pas encore été donné alors que<br /> la guerre est trerminée ; c'est inqualifiable.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Savaient-ils ces braves gens qu'en refusant la filiation africaine ils récusaient la négritude si chère à Aimé Césaire.Tandis que l'un revendiquait et sublimait ses racines africaines dans toute<br /> la vigueur de la résistance à une france maternaliste.L'homme est parfois déroutant,ainsi un reportage télé nous montrait de jeunes antillais s'appropriant la pirogue amerindienne et par la même<br /> un héritage qui s'il n'est pas culturel est la mémoire de cette terre ou vécurent des hommes hélas trop accueillants.Combien de peuples se réclamant de telles ou telles traditions jugées<br /> ancestrales se fourvoient,mais ceci est une autre histoire.Bonne soirée Chantal.<br />
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P
<br /> <br /> Qui comme Saint-Pierre ne renierait pas ses convictions quand la faucheuse est là ? Quand il s'agit de mourir chacun sauve sa peau comme il le peut. Seuls ceux qui ont vocation de<br /> martyr  font face sans broncher.<br /> <br /> <br /> <br />

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