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Quand je quittai la Somalie le taux d’alphabétisation n’était que de cinq pour cent, pour une population d’environ quatre millions d’habitants.
Comme tu le sais, de nos jours le pays n’a plus de gouvernement, de flotte, ni de défense côtière. Les contingentements de la pêche ont amené d’énormes chalutiers étrangers qui ont dragué toute la ressource de la mer. Pour beaucoup de bateaux c’est l’endroit idéal pour démazouter. En outre, des gouvernements occidentaux n’hésitent pas à s’y débarrasser de la majorité de leurs déchets nucléaires. La population côtière affamée et irradiée, soutient donc à 70% l’action de ses pirates.
A mon arrivée à Damas, je dépendais de l’Ambassade de France, reçus une plaque diplomatique, et trouvai rapidement un appartement encerclé par une grande terrasse en marbre au sommet d’un immeuble, situé dans l’un des quartiers les plus agréables de la capitale.
Les maisons, un peu plus haut, servaient de lieu de résidence aux invités du Président. Comme l’immeuble était au sommet d’une crête, j’avais une vue plongeante sur l’ensemble de la ville. Seul bémol, il y avait une base militaire derrière la colline et les longs courriers la survolaient en permanence.
A Damas, il y avait deux cinémas, pas de boîtes de nuit, et de nombreuses femmes portant le voile. La population se composait de 88% d’Arabes, de 8% de kurdes (la frontière turque était proche) et d’environ de 3% d’Arméniens.
Grâce à mes élèves, je me fis rapidement de nombreux amis parmi la population. Je m’y sentais bien, même si je pensais parfois avec nostalgie à ce que j’avais voulu poursuivre en Afrique. J’espérais que l’Unesco, secondé par les ambassades, avec les moyens mis à leur disposition, pourraient exceller ailleurs sur le Continent africain, dans ce que je n’avais fait qu’ébaucher en deux ans au Rwanda ans ou esquisser en Somalie, pendant les trois années que j’y avais passées.
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