Le printemps est déjà présent alors que je pensais que l’hiver nous tenait encore entre ses griffes. Je ressens encore son pincement sur ma peau.
Il s'est eclipsé subepticement un matin comme un voleur, sans même un au revoir. J'oublie donc ces journées hivernales pour me consacrer à mes nouvelles plantations, et ai enfilé mes bottes de sept lieues afin de retourner la terre de mes plates bandes.
Ce matin en levant les yeux je me suis aperçue que la vitre du puits de lumière était souillée de feuilles. Ma préoccupation première fut d’aller rapidement acheter un flexible afin d’effectuer le nettoyage de printemps.
Soudain une mésange saute au-dessus de ma tête. Elle tient dans le bec des feuilles toutes trempées, qu’elle étale bien sur la vitre de ma véranda.
Elle s’y applique avec minutie, afin qu’elles soient bien séparées les unes des autres et sèchent correctement. Il faut, c’est évident qu’elle prévoie un nid sec, car elle devra bientôt pondre sa prochaine couvée.
Qui suisje pour croire qu’un nid bien sec est bien moins important qu’une baie de véranda transparente et claire ?
Mes préoccupations ne furent que superficielles comparées à celles d’une mère de famille qui doit s’inquiéter pour toute une couvée.
Et si maintenant je me dépêche et cours, c’est pour lui acheter des graines, car je n'en n'ai plus.