Lettre à :
Jacques Taurand
Rue des Abonnés absents
95290 L'Isle Adam
L'Isle Adam, le 13 avril 2010
Mon très cher Jacques,
Si vous permettez que je vous appelle ainsi.
Ce livre que vous avez écrit, s’intitulant « Un été à l’Isle Adam » suivi du « Jardin des cinq sens », m’a laissée perplexe ; et je me suis longtemps demandé si j’arriverais un jour à le commenter. Car vous m’avez fait entrer dans un Monde imaginaire, si étrange… que j’ai cru l’avoir rêvé.
Afin d’en savoir d’avantage sur vous-même, enfin de mieux vous connaître, si on peut l’exprimer ainsi. Je suis allée sur la toile, pour il faut vous l’avouer, pouvoir ainsi vous voir et vous présenter de façon distanciée et impersonnelle. Et j’ai cru m’en être fort bien sorti, car j’avais écrit l’essentiel de ce que j’avais cru déceler de vous, sans me dévoiler. Quand soudain, brusquement, et je dirai même, malgré moi, j’ai fait ce que ne ferai aucun journaliste littéraire et encore moins quelqu’un ayant des velléités de faire une critique littéraire, même dans une Rubrique sans prétention intitulée « Mes coups de cœur littéraires »… car je me suis exprimée… à la première personne du singulier. Et de façon surprenante, cela a fait sortir, comme si cela coulait de source et surtout sans que cela ne choque, ce que j’aurais voulu garder secret. Puis, comme on se jette à l’eau, j’ai osé encore une fois, bien qu’avec beaucoup d’hésitation, diffuser cette « critique » sur mon site littéraire. Avec l' appréhension, que vous pouvez imaginer. De crainte que les quelques lecteurs égarés par les divers moteurs de recherche de la toile et qui s’attarderaient plus que de mesure sur cet article, ne me croient devenue totalement folle. Car je poursuivais votre rêve éveillé et les invitais à entrer dans ce délire, qui nous était maintenant commun.
Cet article sembla pourtant passer inaperçu, car je ne reçus qu’un seul commentaire d’une amie. Et les termes qu’elle employa me montrèrent qu’elle n'avait fait que le survoler.
Mais quelle ne fut pas ma surprise de recevoir grâce au lien de contact, situé au bas de mon site, quelque temps plus tard, un petit mot de votre épouse, qui me remerciait pour l’article et m’informait que ce dernier vous aurait plu. Et de courriel en courriel, nous découvrîmes que nous étions voisines de quelques pavillons et que vivions toutes deux, non seulement dans la même ville, mais dans le même parc boisé. Nous prîmes donc rendez-vous un après-midi pour le thé, auquel je conviai également deux de mes plus chères amies.
Votre épouse est charmante et très belle femme au demeurant ; ce qui me fit vous connaître un peu mieux.
Elle m’offrit, ce jour-là, dix autres de vos ouvrages, que j’ai presque tous lus à ce jour.
Et je comprends maintenant, comme elle me l’a expliqué, que nous avons les mêmes délires.
Bien que vous ne soyez plus, je tiens à vous connaître encore mieux, et vais maintenant tenter de me procurer tous vos autres ouvrages, afin de m’essayer secrètement à votre biographie.
Vous m’aiderez, je l’espère, car nous croyons tous deux à la continuité des Etres.
Votre amie posthume
Chantal Sayegh-Dursus
Un été à L’Isle Adam par Jacques Taurand