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En ce temps-là, le 24 décembre, le dîner de Noël après la messe de minuit était composé de tranches de jambon fumé ; coupées du cuissot de cinq kilos que sa mère achetait tous les ans pour cette occasion. Il était généralement complété de boudin noir créole, de pois d’angole et de purée de malanga . Le dessert, lui, se composait invariablement de mandarines, de dragées et de pralines.
En cette nuit pastorale, on entonnait alors les chants de veillée devant la crèche, qui trônait dans le Salon ; tels : « Il est né le divin enfant » ou «Michaux veillait ». Mais tous avaient du mal à ne pas rester éveillés ce soir- là ; à cause, bien sûr, de l’excitation de ce jour inhabituel mais surtout parce que les chants de Noël, et les libations, provenant des maisons voisines, résonnaient dans tout le quartier jusqu’au petit matin.
Cependant la fatigue aidant, ils s’endormaient tous d’un coup, presque sans s’en apercevoir. Mais ce somme n’était que récupérateur, car c’était le jour de Noël et ses forces à peine refaites, la petite fille se précipitait sous le filao[1]. Elle y trouvait, généralement, un clairon, un tambour, une dînette ou un poupon en celluloïd. Ce dernier dont la tête et les quatre membres étaient maintenus par un seul gros élastique rendait invariablement l’âme dans les trois jours. La bonne d’enfants, devant les pleurs intarissables de la fillette, lui en confectionnait un autre, en un tour de main ; de meilleure qualité cette fois-ci ; fait de bouts de laine et de tissu, et rembourré de vieux chiffons.
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