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Cet après-midi, nous sommes tous au balcon du premier étage, car c’est aujourd’hui samedi, jour des mariages religieux.
Les bancs ont été publiés depuis plus de trois mois.
Le mariage civil a eu lieu hier à l’Hôtel de ville, et la mariée est venue nous voir il y a de cela quelques semaines, non pour nous inviter, mais pour nous demander de mettre une chambre à sa disposition afin qu’elle s’habille chez nous.
La cérémonie à l’église est maintenant terminée. Les cloches carillonnent. Les mariés s’avancent vers le perron, le descendent, traversent le parvis, puis s’apprêtent à prendre la volée de marches qui les conduira jusqu’à la rue.
Ils sont précédés par un couple de tous jeunes enfants portant des corbeilles de fleurs. Deux autres soutiennent la traine de la mariée. Les garçons et les demoiselles d’honneur suivent. Les hommes sont en tenue sombre et portent des nœuds papillon en soie grise. Les trois premières demoiselles d’honneur sont en rose, les trois autres en vert eau, les trois suivantes en jaune poussin et les trois dernières en bleue pâle.
Nous avons entendu dire que toutes les robes, celle de la mariée incluse, ainsi que les divers accessoires, ont été commandés chez Pronuptia. Mais les chaussures, apparemment, ont été achetées chez le Syrien de la commune. Les coiffures sont magnifiques. Elles ont toutes été réalisées par René, mon jeune cousin-issu-de-germain du côté de papa. Il n’a que douze ans, mais dès l’âge de huit ans, il est « tombé en coiffure ». Pour les grandes occasions, les femmes préfèrent être coiffées par lui, car c’est son hobby, son dada, une vocation dont il veut faire plus tard son métier. Alors il s’entraîne sur toutes celles qui veulent bien lui abandonner leurs chevelures. Tous dans la commune, le disent, l’affirment, le jurent : dans quelques années il sera l’un des plus grands coiffeurs de la Place de Paris.
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