Mon grand-oncle de La Regrettée se rendait souvent en Métropole, aussi bien pour ses exportations qu’en voyage d’agrément ; parfois en bateau, d’autres fois par avion, selon les besoins du moment.
Une année, je ne sais dans quelle foire ou lieu, une voyante lui prédit qu’il ne lui restait plus que deux ans à vivre et que sa mort serait violente et accidentelle. De retour au pays, il évita l’avion et n’utilisa sa voiture qu’en cas d’absolue nécessité.
Un jour, en revenant d’un mariage, où il s’était fait conduire comme d’habitude, par son chauffeur, ce dernier se trouva en possession d’une énorme part de gâteau et ne put dire qui la lui avait donnée et pour qui, car il était fin saoul.
A partir de ce moment-là, mon grand-oncle ne se déplaça plus qu’à pied.
Un jour, marchant, dans un sentier, sur ses terres, il fut violemment percuté, par un jeune cycliste ; fils d’une employée de sa plantation. Il resta deux jours dans le coma et mourut sans avoir repris connaissance. La mère et son garçon désolés et affolés s’excusèrent. Ma grand-tante leur dit que c'était la fatalité et que cela avait été malheureusement prévu des années plus tôt.
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