J’ai eu envie d’une doucelette aujourd’hui. Je l’ai goûtée, et ai dégusté chaque lamelle, chaque miette de cette généreuse friandise au lait de coco, dont les tablettes sont patiemment étalées sur une plaque de marbre, avant d’être découpée en losanges uniformes par les pâtissières locales. Mais elle m’a coûté 5 centimes de francs. Il ne me reste donc maintenant plus que la moitié de mon argent de poche de la semaine ; pas suffisamment en tout cas pour acheter mon gâteau dominical préféré qui, lui, coûte 10 centimes.
Une camarade de classe me voit en plein désarroi sur le parvis de l’église. Elle me prend avec un sourire complice les 5 centimes de la main et me rejoint quelques instants plus tard avec une demi-part de gâteau.
Je la regarde éperdue d’admiration.
« Comment as-tu fait ? » ai-je balbutié.
J’ai simplement dit à la marchande en la regardant droit dans les yeux :
« C’est tout ce que je possède ! » a répondu ma négociatrice hors pair, « ma sauveuse » du gâteau du dimanche.
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