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Le 12 août 2003, je rencontrai Mireille Forme, à la signature avec d’autres écrivains des Hautes-Alpes, lors du second festival du livre et du patrimoine en Dauphiné, à Argentière-la-Bessée.
Mon attention avait été tout d’abord attirée par une affiche surprenante :
- Ateliers du silence
- Contes au clair de lune
- ….
J’y fis emplette de trois ouvrages d’auteurs différents, mais fus tout d’abord comme aimantée par celui de Mireille Forme.
Car, en prenant connaissance de la 4ème de couverture, la photo
qui y figurait, me rappela un peu l’enfance campagnarde de ma mère ; celle qu’elle m’avait narrée ; à une époque où le retour à la campagne n’était pas encore devenu tendance. Et de l'allure gauche qui avait sans aucun doute été la sienne à la même époque de son adolescence.
Ce jour-là, je récupérai une petite affiche, regrettant de ne pas pouvoir en acheter une plus grande. Mireille Forme me proposa alors de me l’offrir.
Je devais la récupérer, deux jours plus tard, dans la bijouterie de l’une de ses amies artiste à Embrun.
En parcourant l'ouvrage, je découvris alors l’auteur dont c’était le premier livre. Elle y narrait de façon simple et imagée, la rude vie des siens, à la ville d’abord, et nous faisait entrer ensuite dans le quotidien des ses grands-parents ; des paysans et bergers de montagne. De son grand-père qui suivait les bêtes dans les alpages, et y demeurait pendant toute la saison de " l'emmontagnage" ; se nourrissant d’un pain dur comme de la roche, de fromage, de lait et de cochonnaille préparée par sa grand-mère ; vivant dans une petite cabane de berger mal isolée et non chauffée. De la mort de celui-ci, qui connu la fin de plupart des bergers de cette époque ; une congestion pulmonaire contractée lors d'une saison plus froide que les autres.
J’eus envie de mieux connaître Mireille Forme et me rendis dans l’école de village où elle avait été, et m’enquis de la maison de la famille Forme. L’on me désigna la première tout au bout du petit village des Orres ; village éloigné de plusieurs kilomètres de la station touristique du même nom.
Comme un retour à une vie non connue, non vécue, mais totalement intériorisée, grâce au talent de l’écrivain, Mireille Forme, je me retrouvai en territoire "retrouvé", et m’immisçai dans toutes les légendes des Hautes-Alpes ; contées par sa grand-mère. Et le sens de l’affiche, Ateliers du silence, car le silence est parole, et Contes au clair de lune me revenaient peu à peu en mémoire ; restitués à leur signification profonde ; offerts aux initiés qui accepteraient de suivre le chemin de leur compréhension par les sentiers de la découverte.