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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 15:35

Mireille forme                                                                          10,37 €

   

 

Le 12 août 2003, je rencontrai Mireille Forme, à la signature avec d’autres écrivains des Hautes-Alpes, lors du second festival du livre et du patrimoine en Dauphiné, à Argentière-la-Bessée.

Mon attention avait été  tout d’abord attirée par une affiche surprenante :

 

  • Ateliers du silence
  • Contes au clair de lune
  • ….

 

J’y fis emplette de trois ouvrages d’auteurs différents, mais fus tout d’abord comme aimantée par celui de Mireille Forme.

Car, en prenant connaissance de la 4ème de couverture, la photo

 

qui y figurait, me rappela un peu l’enfance campagnarde de ma mère ; celle qu’elle m’avait narrée ; à une époque où le retour à la campagne n’était pas encore devenu tendance. Et de l'allure gauche qui avait sans aucun doute été la sienne à la même époque de son adolescence.

 

Ce jour-là, je récupérai une petite affiche, regrettant de ne pas pouvoir en acheter une plus grande. Mireille Forme me proposa alors de me l’offrir.

Je devais la  récupérer, deux jours  plus tard, dans la bijouterie de l’une de ses amies artiste à Embrun.

 Affiche 1 des Hautes-Alpes 001

 

En parcourant l'ouvrage, je découvris alors l’auteur dont c’était le premier livre. Elle y narrait de façon simple et imagée, la rude vie des siens, à la ville d’abord, et nous faisait  entrer ensuite dans le quotidien des ses grands-parents ; des paysans et bergers de montagne. De son grand-père qui suivait les bêtes dans les alpages, et y demeurait pendant toute la saison de " l'emmontagnage" ; se nourrissant d’un pain dur comme de la roche, de fromage, de lait et de cochonnaille préparée par sa grand-mère ; vivant dans une petite cabane de berger mal isolée et non chauffée. De la mort de celui-ci, qui connu la fin de plupart des bergers de cette époque ; une congestion pulmonaire contractée lors d'une saison plus froide que les autres.

 

J’eus envie de mieux connaître Mireille Forme et me rendis dans l’école de village où elle avait été, et m’enquis de la maison de la famille Forme. L’on me désigna la première tout au bout du petit village des Orres ; village éloigné de plusieurs kilomètres de la station touristique du même nom. 

  Les Orres Le village 04

 

Comme un retour à une vie non connue, non vécue, mais totalement intériorisée, grâce au talent de l’écrivain, Mireille Forme, je me retrouvai en territoire "retrouvé", et m’immisçai dans  toutes les légendes des Hautes-Alpes ; contées par sa grand-mère. Et le sens de l’affiche, Ateliers du silence, car le silence est parole,  et Contes au clair de lune me revenaient peu à peu en mémoire ; restitués à leur signification profonde ; offerts aux initiés qui accepteraient de suivre le chemin de leur compréhension par les sentiers de la découverte.

 

Les Orres le village

Les Orres le village 001

Les Orres le village 002

Les Orres le village 003

 

 

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 16:05

Entre ciel et cimes DC            entre-terre-et-signes

                               3 €                                                                            3 €
Dans la Collection Jeunesse, nous avons été agréablement surpris de découvrir deux Recueils qui présentent un regard inédit pour la préservation de notre planète, dans la Gamme Hautes Plantes des Editions Le Pré du Plain.
Ils relatent la réconciliation de l’homme avec l’une des formes les plus minuscules du monde animal ; les insectes.
Un dialogue renoué afin que soit préservé ce qu’il y a de plus précieux ; la vie sur terre.   
Ces deux ouvrages écrits à une année d’intervalle se suivent et se complètent.
Nous ne pouvons qu’encourager l’auteur, Denis Consigny, à continuer d'enrichir la Collection.

 

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 17:53

Songe de soleils et de traverses de Jean-François Blavin aux Editions du Cygne

 

 J F Blavin

 

Songe de Soleil et de traverses est le huitième recueil de poèmes écrit par Jean-François Blavin  et pas des moindres.

Cette dernière cuvée, admirablement préfacée  par Paul-Bernard Sabourin, est divisée en chapitres et en thèmes, tous titrés, introduits par une pensée ou une phrase d'un auteur apprécié ; comme une chronique annonçant le style  des vers qui vont suivre.

 

Le  prélude «  Entre deux », marque la dualité de la pensée et du cheminement. Il est à la fois contre et partie , comme les deux faces d’une même image, d’une même réalité, une différence de point de vue, selon la situation où l’on se place :

 

«  Entre-deux du chasseur

Et de sa proie sans cesse pourchassée

Ne pourrait-elle lui échapper ? »

 

L'on penserait que le passage de la ville à la campagne changerait l’empreinte de la plume du poète et éveillerait son âme bucolique.  A contrario, toute la tendresse et la compassion que le citadin qu’il est, semble éprouver, va à l’homme prisonnier de son sarcophage urbain dans «  Le rêve de ruelle » :

 

« …

Compulsion du riche

Qui achète sans compter

Son âme au comptoir

Et fièvre de l’or du pauvre

Cantonné au seul regard »

 

Ou encore :

 

« …

Dans la paix obscure

«  Balance sentimentale »

Dans le clapotis des vies »

 

 

C'est certainement pour cette raison que  la seconde partie du recueil, « Le rêve de l’herbe »,   semble plus âpre. Comme si le paysage campagnard était appréhendé tel un décor irréel, ne laissant nulle place à l’humain ; lui étant même étranger et hostile :

 

 

« …l’herbe se flétrit

Pas une âme à fleur de champ

Les humains doivent dormir »

 

« Pays des marais

Aux mille pensées enfouies

Pour l’homme distrait »

 

«  Cabine sur fil

Ta destinée elle tient

Bien sûr, à un fil »

 

«  Alpinistes s’égrenant

Sur la lèvre des crevasses »

 

Les poèmes de Jean-François Blavin sont comme d’immenses fresques ébauchant des paysages oniriques à l’encre de Chine, parfois en filigranes, tout en douceur ;  accompagnés, ponctués et illustrés fort à propos par les dessins de Nicole Durand :

 

«  Quand l’averse pille

La ville engourdie de l’aube »

 

D’autres fois, imaginés dans des teintes vives ; comme si le poète avait ciselé les décors au couteau ou  plaqué à la truelle des impressions sur la toile de son ressenti :

 

«  De l’incandescent Paris

Nous flagellant de ses flammes »

 

«  Poignard sanglant sur l’asphalte »

 

«  Torche de soleil

Tache étale de blancheur

Sur le rue figée »

 

La troisième partie ; «  Le rêve du roseau », se présente comme un image de l’illusoire, de  la fragilité ; prenant exemple sur une planète  ou un joueur malchanceux :

 

«  Planète en danger

Lobbys puissants et hostiles

Hiver comme été »

 

«  L’homme a perdu son royaume

Rebelle au réel

Somnambule de sa vie »

 

L’épilogue du livret, «  Le sens », est un rébus où le lecteur va à la recherche de sensations et de souvenirs, comme un « incipit » où il est invité à laisser libre cours à son imagination, mais dont le poète lui donne la clé.

 

Ce recueil est plus structuré que les précédents, comme si Jean-François Blavin avait  voulu nous prendre par la main et nous accompagner dans son monde poétique, nous conduire  par des chemins « de traverses » à son vrai moi créatif avec  des indices donnés ici et là avec  «  Les tribulations du rimailleur » ou « Ecriture ».

 

Cependant, pour mieux connaître, découvrir et apprécier le poète, il faut se souvenir qu’il est diseur et nouvelliste ainsi que co-directeur de deux associations littéraires :

« Les ricochets poètiques » et «  Du côté du pont Mirabeau » qui se réunissent respectivement les derniers jeudis et vendredis du mois à Paris.

 

 LES RICOCHETS POÉTIQUES au café de la Mairie (1er étage), 8 place St Sulpice 75006, à 20 h où des poètes disent leurs propres textes et ceux d'autres pays, d'autres époques, leurs poèmes se répondent. Ces conversations littéraires sont animées par Jean-François Blavin et Nicole Durand et se tiennent tous les derniers jeudis du mois (sauf en juillet, août, septembre et décembre).Se renseigner au 01 42 72 37 01

 

DU COTE DU PONT MIRABEAU :  

http://pont.mirabeau.free.fr/

 

Il faut rappeler que Jean-François Blavin est également :

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

Sociétaire de la Société des poètes français

Membre du Comité du Cercle d'Esthétique et de Poésie Aliénor

Membre du Comité de la Nouvelle Pléiade

Membre du Pen Club français

 

 

Article précédent :

 

 Interstitielles de Jean-François Blavin

 

 

 

  Chantal Sayegh-Dursus

 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 21:15

 

Oliver Swan 

Oliver Swan  est avant tout un romancier, bien que cela  soit  ignoré  par les non informés.  

 

Il vint à l’écriture grâce à son père qui lui fit découvrir Jean –Michel Jarre, qu’il écoutait en boucle dès 1976  grâce à l’album « Oxygène », puis en 1978 au second,  « Equinoxe ». Ces derniers  furent d’ailleurs, pendant longtemps, ses musiques de chevet.

 

Cette éducation musicale « in vivo » lui fait enfanter  en 1989,  après une période de gestation  de 3 ans,  d’un roman, « La Cité du Ciel » ; ce dernier a pour cadre le Grand Nord, l’Alaska et l’Ouest Canadien ; ouvrage de 214 pages, qui bien que terminé, n’a pas encore été publié. 

Deux autres  romans sont en cours d’écriture.

 

 Oliver Swan Renaissance

 

Mais en 1991, il se met également à la Poésie et publie en 1997 « Renaissance » aux Editions  la Nouvelle Pléiade Paris.

 

Dans une approche  spirituelle générée par une quête de l’indicible, de l’infini, il nous livre dans une création libre, mais néanmoins soutenue par une versification classique, une création éclectique et riche ; où la musicalité des mots emporte le lecteur dans un voyage rythmique.

 

« Il voyait à travers les murs,

Happé par l’inspiration

Van Gogh toi ma damnation 

J’ai juré par toutes ses peintures »

 

Il obtient pour ce recueil, la Médaillede bronze des poètes et artistes de France, en 1998.

 

 Oliver Swan Instants présents

 

« Instants présents », publié en 2002, aux Editions La Nouvelle Pléiade Paris, est le plus surprenant et le plus audacieux de ses ouvrages. Le rythme guide résolument le texte, les mots ponctués sont en majuscules. Comme une portée à lire et à jouer. La cassure ramène à la ligne, ensuite tout repart. Les sujets sont plus prosaïques, inspirés d’instants de vie. 

 

Il se fait modeste :

 

«Voler dans le CIEL toute la journée

              AVOIR des souvenirs formidables

J’AI des milliers de VIES ; moi, passer à la télé ?

                Je ne serais moins que minable»

 

Ou plus railleur, moqueur même :

 

« Excusez-moi

J’avais mal interprété son geste

         Il y a des fois

         Où l’on  sortirait du citron un zeste ! »

 

Ce recueil également publié,  dans « La Revue des Arts et lettres » reçoit cette même année la Médaille d’argent des poètes et artistes de France.

 Oliver Swan Par chemins

 

Son dernier recueil de poèmes « Par chemins » publié en 2006, est le plus particulier ; avec des instants ou des paysages pris sur le vif.

 

« Page souillée par la marée noire, Tristan,

Tu obéiras à mon salut quasi existant…

Entretenir et soigner sa fugitive image,

                  Panoplie d’une plage»

 

Ou encore, 

 

«  Ces jours en Normandie ont bien été ma chance,

Ces jours en Toscane nous rapprochent de la France,

Les voleurs sont toujours pauvres ; ils ne gardent point

Leurs pécules.

Les malins … se frottent la panse oui, en rêvant aux libellules. »

 

Ces trois recueils d’inspirations différentes nous amènent à trois facettes de son écriture.

 

Ses ouvrages sont vendus à Brooklyn et San Diégo, au Canada, en Belgique, en Italie, en Allemagne, au Danemark et en Hollande. Mais également très lus en Martinique. Il est évidemment polyglotte et a étudié les langues, dites mortes, que sont le latin et le Grec.

 

Mais Oliver Swan nous réserve encore bien des surprises, car il a commencé  à peindre.

 

 

 

Article précédent :

 

http://www.actu-fraiche.com/article-esents-59383625.html 

 

 

Chantal Sayegh-Dursus

 

 

 

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 21:24

Lettre à :

 

Jacques Taurand

Rue des Abonnés absents

95290 L'Isle Adam

 

 

 

                                                                                                               L'Isle Adam, le 13  avril 2010

 

 

 

 

 

 

Mon très cher Jacques,

 

Si vous permettez que je vous appelle ainsi.

 

Ce livre que vous avez écrit,  s’intitulant  «  Un été à l’Isle Adam » suivi du « Jardin des cinq sens  », m’a laissée perplexe ; et je me suis longtemps demandé si j’arriverais un jour à le commenter. Car vous m’avez fait entrer dans un Monde imaginaire, si étrange… que j’ai cru l’avoir rêvé.

 

Afin d’en savoir d’avantage sur vous-même, enfin de mieux vous connaître, si on peut l’exprimer ainsi. Je suis allée sur la toile, pour il faut vous l’avouer, pouvoir ainsi vous voir et vous présenter de façon distanciée et  impersonnelle. Et  j’ai cru m’en être fort bien sorti, car j’avais écrit l’essentiel de ce que j’avais cru déceler de vous, sans me dévoiler. Quand soudain, brusquement, et je dirai même, malgré moi, j’ai fait ce que ne ferai aucun journaliste littéraire et encore moins quelqu’un ayant des velléités  de faire une critique littéraire, même dans une Rubrique sans prétention intitulée «  Mes coups de cœur littéraires »… car je me suis exprimée… à la première personne du singulier. Et de façon surprenante, cela a fait sortir, comme si cela coulait de source et surtout sans que cela ne choque, ce que j’aurais voulu garder secret. Puis, comme on se jette à l’eau, j’ai osé encore une fois, bien qu’avec beaucoup d’hésitation, diffuser cette « critique » sur mon site littéraire. Avec l' appréhension, que vous pouvez imaginer. De crainte que les quelques lecteurs égarés par les divers moteurs de recherche de la toile et qui s’attarderaient plus que de mesure sur cet article, ne me croient devenue totalement folle. Car je poursuivais votre rêve éveillé et les invitais à entrer dans ce délire, qui nous était maintenant commun.

 

Cet article sembla pourtant passer inaperçu, car je ne reçus qu’un seul commentaire d’une amie.  Et les termes qu’elle employa me montrèrent qu’elle n'avait fait que le survoler.

 

Mais quelle ne fut pas ma surprise de recevoir grâce au lien de contact, situé au bas de mon site, quelque temps plus tard, un petit mot de votre épouse, qui me remerciait pour l’article et m’informait que ce dernier vous aurait plu. Et de courriel en courriel, nous découvrîmes que nous étions voisines de quelques pavillons et que vivions toutes deux, non seulement dans la même ville, mais dans le même parc boisé.  Nous prîmes donc rendez-vous un après-midi pour le thé, auquel je conviai également deux de mes plus chères amies.

 

Votre épouse est charmante et très belle femme au demeurant ; ce qui me fit vous connaître un peu mieux. 

Elle m’offrit, ce jour-là, dix autres de vos ouvrages, que j’ai presque tous lus à ce jour.

Et je comprends maintenant, comme elle me l’a expliqué, que nous avons les mêmes délires.

 

Bien que vous ne soyez plus, je tiens à vous connaître encore mieux, et vais maintenant tenter de me procurer tous vos autres ouvrages, afin de m’essayer secrètement à votre biographie.

 

Vous m’aiderez, je l’espère, car nous croyons tous deux à la continuité des Etres.

 

Votre amie posthume

 

 

 

Chantal Sayegh-Dursus

 

Un été à L’Isle Adam par Jacques Taurand

 

 

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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 23:30

Un été à L’Isle Adam  et Le Jardin des cinq sens par Jacques Taurand

Aux Editions de Saint Mont.

Et- - IA


 
L’auteur vécut de 1936 à 2008, et  fut Adamois de 1994 jusqu’à sa mort. Si Jacques Taurand a excellé dans divers genres littéraires, c’est certainement parce qu’il se les appropriés tous. Selon lui, l’angoisse de la page blanche ne se produit que lorsqu’on se force à écrire alors que l’on n’a rien à dire.  
Sa veine poétique et satirique s’inspire de la réalité et de la vie quotidienne. Bien qu' ayant vécu autrement que par  son Art,  il fut  très prolifique. Son ouverture d’esprit,  universelle, le fit apprécier par exemple par Mohammed Dib, qui publia des fragments de sa Nouvelle Un Dimanche dans la revue Algérie Littérature N°85/86 en nov.2004 ; ou encore par Jacques Rabemananjara, ex Vice-président de Madagascar, l’un des chantres de  la négritude qui préfacera son second recueil Paroles d’Eau.
On dit Jacques Taurand héritier de l’Ecole de Rochefort, » qui fut animée par Jean Bouhier, René Guy Cadou, Luc Mérimont, Jean Rousselot et Michel Manoll ; Ecole empreinte du mot « liberté »


Le livret de ses deux Nouvelles, Un Eté à l’Isle Adam suivie par Le Jardin des cinq sens  semble, à première vue un simple guide touristique, pouvant intéresser des visiteurs de passage. Mais, en  nous y plongeant, nous nous voyons entraînés dans un Monde onirique et fantasmagorique où le rêve et la réalité sont étroitement entremêlés. Il nous narre comment avec l’intention d’acquérir un bonheur-du-jour, il se rend à la Salle des Ventes de l’Isle Adam, où il est distrait par la mise aux enchères d’une photographie de Gérard de Nerval , signée par Nadar, sur laquelle il décide d’enchérir.  Puis comment il est  entraîné par l’acquéreuse  finale, Sylvie de Maulnaye, dans un Monde parallèle insoupçonnable. Ils se dirigent vers   l’Auberge du Cabouillet, où ils s’attablent.  Et là, elle lui fait une invitation étonnante : rencontrer chez elle, dans son château situé dans les hauteurs de L’Isle Adam, Gérard de Nerval lui-même.  Nous voilà embarqués malgré nous dans un Monde enchanté, mais qui semble pourtant si proche de la réalité. Nous chercherons ensuite l’Auberge des Trois Anneaux près de la place du petit Martois à Pontoise où  elle se trouvait jadis et où il ne subsiste plus que les trois anneaux. Un enfant rouquin, vêtu de vêtements anciens,  bien que neufs, juché sur une bicyclette d’un autre âge mais en parfait état m’indiquera l’endroit, face à l’église, que je ne trouvai point, bien que je lui prétendis le contraire alors que je m’en allai. Puis le Jardin des Cinq Sens, en face du Musée Pissarro, sur les contreforts de Pontoise, où désirant m’y rendre y entraînai mon mari, une amie ainsi que sa mère. Sur un banc jouant avec un chat noir, comme s’il était chez lui un homme d’âge moyen aux vêtements intemporels me sourit. J’interpelai mes compagnons de promenade et leur demandai de se souvenir du visage de cet homme. Une fois rentrée je leur montrai un portrait de Gérard de Nerval. Ils crurent tous à une imposture ou à une blague concoctée de longue date.   Me suis-je noyée dans Jacques Taurand à en perdre la raison ? Nul ne le saura jamais !

Ce livre est à lire par tous les rêveurs, les amateurs d’histoires fantastiques, qui semblent croire que la réalité nous propose plus que nous n’acceptons de voir . Ou Jacques Taurand a-t-il simplement ouvert les portes d’un Monde parallèle qui m’a engloutie.

Chantal Sayegh-Dursus

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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 18:38

INTERSTITIELLES par Jean-François Blavin publié en 2006 aux Editions d’Ici et d’Ailleurs.





Jean-François Blavin dans
son recueil, Interstitielles se livre à un exercice périlleux, où il  approche avec bonheur et pour notre plus grand plaisir l’art si épuré des haïkus, sans pour autant se plier entièrement  à ses règles.

Il nous apparaît comme un gourmet des instants de vie fugitifs de la scène parisienne. Nous l’imaginons fort bien, armé de son petit calepin, assis à la terrasse du café « Hall 1900 », comme  il  le dévoile à la fin du Recueil ; brossant d’un trait vif et lapidaire les menus instants du quotidien de « l’hominus parisianus ».  

La fraicheur, la spontanéité et  la simplicité du style feraient oublier qu’il est reconnu depuis de nombreuses années, car ayant également publié, Frégates  folles et Où est  le sens, en 1998, Ravines du Ciel en l’an 2000,  couronné cette même année du Prix René-Guy Cadou par la Société des Poètes Français, Laudes solaires pour Laure en 2002, Odyssée des âmes citadines en 2005, et Le Charroi des lisières en 2008. L’Académie de la Poésie Française lui a, en outre, décerné Le Prix Léopold Sédar Senghor pour la qualité de l’ensemble de son œuvre.

   

Ces poèmes, instants de vie, croqués sur le vif, n’ont pas de titre. Mais, dès les premiers lignes, le décor est planté ; et les trois derniers vers viennent en  épilogue. Car souvent seul le sens nous guide. Et nous passons d’un poème à l’autre, comme si l’artiste insomniaque, se réveillait par à coups, juste à temps pour saisir au passage l’ambiance du jour, du moment, ou croquer l’homme qui passe. Tout comme dans le rêve, certaines images, semblent s’évader de l’instant,  du contexte, et  pénétrer dans le «  Stream of Consciousness » [courant de pensée] si cher aux Anglo-saxons. Car comme par association d’idées, une pensée  lui en amène une autre :

 

 «  Prémices du jour

Quand la ville attend sa fête

Au jour d’Oradour »

(…)

« Combien ils furètent

Les fins limiers

Jusqu’où cette quête ? »

 

Nous avons également un clin d’œil d’une journée passée au Palais de Justice.

 

 «  Emoi du prétoire

  Envoi des effets de manche

Flottants, Vertu ! Voire... »

 

De cette terrasse de café, où il est témoin d’une humanité de passage, ses mots deviennent alors peinture du fugace et du dérisoire :

 

«  Ivre de jactance

En sa folle ébriété

Il se fait confiance

 

Derrière sa vitre

Le laveur livide, muet

Regarde le pitre »

 

Ou encore, plus coquin :

 

 « La musique accompagne

L’émoi de l’adolescent

A l’abri du pagne 

 

S’aura-t-il aimer

La pépite des bas-fonds

Par ce clair été »

 

Chaque poème émet une pensée, une réflexion, qui nous entraîne au-delà du visuel,   vers le sens de la vie. Car Jean-François Blavin se pose en éthologue observant la fourmilière, où tout ce qui paraît essentiel, se révèle, sous sa plume, dérisoire.

 

Il  faut se souvenir  qu’il est également  Conteur et Liseur. S’il aime partager, il adore  aussi  découvrir et faire découvrir. A l’Association des Poètes «  Du côté du Pont Mirabeau », chaque dernier  Vendredi du mois, il reçoit et présente d’autres confrères.  Et souvent le Samedi, avec d’autres « aficionados »,  ils se réunissent pour lire leurs dernières créations. Car créer est, pour eux avant tout,  jeu et plaisir.

 
Le petit livret couleur crème d’une quarantaine de pages  a été préfacé par Maurice Lestieux qui nous révèle, avec brio, quelques unes de ses pierres précieuses.  

Chaque poème est illustré par un dessin évocateur, réalisé à l’encre de Chine par Nicole Durand, co-directrice tout comme Jean-François Blavin et Nicole Barrière de l’Association des Poètes «  Du Côté du Pont Mirabeau ».  


Dessin de Nicole Durand 

http://pont.mirabeau.free.fr/

 

Chantal Sayegh-Dursus 

 

 

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 22:24

«  Le jardin des secrets »  par  Kate Morton édité par France Loisirs avec l’autorisation des Presses de la Cité (traduit de l’Anglais «  The forgotten garden »  par Hélène Collon).



 

Après La maison de Riverton, Le jardin des secrets, est le second roman de Kate Morton. Il a été publié en 2008. La facture de ses écrits va en s'améliorant.
L’auteur, Australienne, aînée de quatre filles, avait coutume  d’inventer des Contes pour  ses cadettes. Son passage à l’Ecole d’Art Dramatique de Londres lui a appris l'art du suspens. Elle nous offre ici la combinaison heureuse de ces deux talents. Et nous fait pénétrer dans le monde secret et l’univers fantastique de l’enfance, alimenté de secrets  cachés et de Contes magiques. Ce roman est une énigme qu'essaie de résoudre Nell, maintenant grand-mère, à partir de ses souvenirs flous de petite fille de 4 ans. Ce monde  perdu s’ancre au plus profond de l’Australie des origines où chaque enfant fut souvent une énigme  posée. Notamment quand, après la seconde guerre mondiale, de nombreux orphelins de guerre Anglais y furent  expatriés afin de repeupler des régions entières. Ce fut ainsi toute une génération aux origines spoliées. En mots simples, en s'appuyant sur la recherche d'une identité, elle nous révèle ce traumatisme qui détermina souvent la quête de nombreuses vies.  

 

L’histoire s’articule comme une Saga où plusieurs générations qui se cherchent, se retrouvent enfin. C’est une longue piste où les autres, simples spectateurs ou acteurs à part entière apportent une note à cette partition, composée de secrets de famille. Et comme pour encore brouiller d’avantage  les cartes, les destinées semblent s’entremêler. Rose Mountrachet et Nathaniel Walker qui semblent, par exemple, être les parents de Nell. Mais le sont-ils réellement ? Et Nell s’appelle-elle vraiment Nell ?  Car Hugh et Lil ses parents Australiens ont su lui faire oublier qu’elle fut retrouvée un jour de 1913 sur les quais du port de Brisbane. Cependant, quand elle se retrouve dans « le jardin des secrets »de son Angleterre natale, les souvenirs longtemps enfouis remontent peu à peu en surface.

Sa petite fille Cassandra saura-t-elle y déchiffrer les traces qu’elle lui a laissé en Cornouailles, reprendre sa quête jusqu’où elle l’a menée, et surtout découvrir ce qu’elle n’a fait que pressentir et esquisser. Les oiseaux et les plantes du jardin magique de Blackhurst sauront-ils la guider ? Saura-elle déchiffrer les traces des ancêtres et découvrir ce que Nell, l’antiquaire a voulu lui léguer.

L’amour exacerbé et égoïste  semble ici mener toute une famille à sa perte. On peut même parler de lignée maudite. L’amour incestueux et démesuré de Linius pour sa sœur Georgiana, contraint cette dernière à la fuite. Puis, après le meurtre de son mari, à se cacher et vivre dans la misère la plus sordide dans un des quartiers les plus glauques de Londres, où la logeuse, véritable Thénardier anglaise, jouera une part néfaste dans la destinée tragique de ses enfants. Cet amour contre nature de Linius va également l’amener à mépriser sa femme Adeline et va conduire celle-ci à transformer cette frustration en un amour démesuré pour sa fille Rose ; ce qui entravera le bonheur de cette dernière et la conduira indirectement à sa perte. Les basses œuvres des hommes de main de ces handicapés de l’amour signeront les meurtres les plus horribles et achèveront de brouiller les cartes de cet écheveau familial déjà compliqué.

 

Ce qui pourrait pris, au prime abord pour un roman de l’été, révèle être bien plus que cela,  grâce à la richesse et la vivacité de sa plume.

« Finalement, l’automne parut se rendre compte qu’on était en Septembre. Il repoussa dans les coulisses les derniers jours de l’été tardif et, dans le jardin clos, de longues ombres s’étirèrent en direction de l’hiver. La terre était jonchée de feuilles orange et vert pâle, et au bout des branches froides, les marrons pendaient fièrement dans leur manteau de piquants. »

Ce vocabulaire imagé, ainsi qu’un travelling incessant, lors des différents paragraphes, d’une personne à l’autre, d’une période à l’autre, d’un pays à l’autre, nous fait vivre cette histoire  « in live » minute après  minute. Chaque détail est une énigme qui se dévoilera quelques chapitres plus loin. Chaque Conte est la bouffée d’oxygène qui dénoue les secrets les plus  insondables. L’histoire tient  du Roman Policier. Ce qui fait que l’ouvrage nous garde en haleine jusqu’au bout, et mériterait d’être adapté, sans grands changements d’ailleurs, en version cinématographique.

 

 

Chantal Sayegh-Dursus

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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 15:12

L’Aube Mystique par Cecyl publié à  lulu.com


Couverture lulu.com 
 (mais également édité  à thebookedition.com)


Cecyl, poète Breton, originaire de Vannes dans le Morbihan,  publie en juillet 2009  à 33 ans, âge symbolique s’il en est, son cheminement spirituel. L’œuvre, commencée en l’an 2000, a connu une période de gestation de 8 ans.

Il avait déjà publié Yahvé « Dieu nous parle, Dieu travaille en nous » aux éditions Alpha Prime en 2007. Et comme Paulo Coelho, il se situe dans la lignée des écrivains chrétiens engagés.

 

C’est un recueil de poèmes de 136 pages divisé par thèmes, composé de 9 chapitres, que l’auteur a choisi d’appeler «  livrets ». Après quelques lignes de considérations d’ordre pratique, et afin de replacer l’œuvre dans son contexte,  il nous brosse sous forme de poèmes sa Préface : Le désir d’écrire, les sacrifices faits pour s’y consacrer. Certainement l’envoi du manuscrit à de nombreux éditeurs sans réponse favorable. Enfin le choix de l’auto-édition. Puis l’attente. Car après tout, pourquoi ne pas recueillir le fruit du travail de tant d’années. Enfin  ses espoirs déçus et le retour à l’usine. Mais on ne pourrait qualifier cela d’échec, car comme Van Gogh l’a si bien expérimenté ; le talent ne nourrit souvent l’homme que bien après qu’il ne soit plus.

 

Ce recueil est dédié à sa femme, donc commence par une déclaration d’amour. Un amour qui, malgré l’usure du temps a su se renouveler grâce aux  souvenirs de ses feux passés. Et quand on parle d’amour, il n’oublie pas d’évoquer celui qui est au-dessus de tout, l’Amour Divin.

Chaque poème est une réflexion, une philosophie de la vie et de l’existence. Il la transcende même et va au-delà du vécu, et bien au-delà de l’humain.

 

L’écriture qui est inspirée par le souffle de l’âme s’enrichit, comme nous avançons dans cette Aube Mystique. La pensée porte les mots et chaque verset est un acte de création. Il nous est révélé ce que beaucoup recherchent et que peu trouveront ; la signification et le sens de l’écoulement du temps et de la vie.

Ce petit livre poétique, Confucius breton, rédigé en vers libres,  mériterait bien d’être diffusé à la mesure de la richesse de son message.

 

«  La vie m’a appris que le destin force l’homme

Si l’homme ne fait rien

C’est parce que le destin l’y autorise

Si l’homme gagne son pain

C’est parce que le destin l’y oblige

La vie m’a appris, que le destin force l’homme

Essayez donc de lutter contre votre destin

Et vous ne lutterez qu’avec vous-même »

   

Ou encore :

 

« J’ignore la conscience de mes semblables

Tels des automates, ils obéissent à leurs astres

Enfant prodige, je lis leurs âmes

Et leur révèle ce courant d’air de liberté

Qui siffle dans leurs rouages »

 

 

Clairvoyance des peuples anciens ? Guide spirituel ? Des réponses nous sont données sans didactisme aucun. Il nous suffit d’être à l’écoute et surtout de lire.

 

 

Vous pourrez  prendre connaissance du manuscrit  sur : http://cecyl.over-blog.com/ ,  où vos commentaires seront les bienvenus. Mais  pour des propositions d’éditions futures ou de réédition vous pourrez le joindre à cecyl.france@gmail.com ou à cecyl@jubil.free

 

 

 

Chantal Sayegh-Dursus

 



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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 10:26

 « Il est interdit de vieillir » par Henry Chapier aux éditions Publibook

 

 

 

 Le livre, Il est interdit de vieillir,  pourrait sembler être la philosophie de l'auteur sur le refus de la fuite du temps. Alors qu’à contrario, il  y fustige le racisme anti-âge. 

Cette signature de l’esprit,  se manifestait déjà, quand, à  30 ans,  en équipe avec son ami Léopold Survage, il réalisait le reportage Un jeune peintre de 87 ans. Ce qui était prévu, au départ,  pour être une simple interview. Mais quand on attend  la cerise, Henry Chapier nous offre   le gâteau.

Ses idées et ses concepts d’émissions ont été pillés, mais  sa créativité intellectuelle est toujours aussi vivace. Sa carrière a été une immense aire de jeu,  où il s’est fait de nombreux amis puisqu’ il estime que chaque jour qui passe,  il faut prendre le risque de s’en créer de nouveaux.

 

Dans cet ouvrage, il  se porte contre une époque où les actifs sont effacés des organigrammes, à cause d’une date fictive de préemption. Ce sont des bibliothèques qui vont au pilon, alors que les jeunes générations ne les ont pas encore lues. Il préconise donc l’expatriation  à ceux qui  veulent poursuivre leur carrière, car il estime que nulle part ailleurs qu’en France, les séniors ne sont l’objet d’un tel ostracisme.  Bien qu’il accepte l’usure du temps et reconnaisse la célérité avec laquelle les plus jeunes s’adaptent aux nouvelles technologies.

Il ne se pose pas, non plus, en donneur de leçon, car il peut affirmer avec conviction une chose et, l’instant d’après, son contraire :

«…  lorsque la solitude devient une souffrance, le processus de sublimation stimule la création et favorise la naissance d’une expression artistique …»  et  

«  L’amour devient la meilleure des drogues, en décuplant notre énergie, nos facultés intellectuelles et nos talents ».

Mais cette contradiction, apparente,  nous démontre simplement le dynamisme d’un esprit qui s’adapte à toutes les situations.

Dans son livre Henry Chapier dénonce le machisme ambiant qui veut, qu’en France, une éditorialiste de télévision de valeur  ne puisse être que belle et aguichante ; contrairement au modèle américain, qui pour une fois n’est pas copié. Et il estime que dans son émission, Divan, le respect des invités allait de soi, contrairement  à la période actuelle où les détails croustillants  sont recherchés à tout prix.
 

Il faut rappeler  qu’il fut aussi bien un  critique frondeur et sans  concession dans sa rubrique dans Combat, qu’un homme de cinéma, de télévision et de radio, sans oublier ses reportages sur les campus  américains dans les années 60, ou sur les Black Panthers. Ce qui ne lui empêche pas d’apprécier les « rave parties », car on y danse et qu’il y a de la musique techno. Bien que ses seuls anabolisants soient restés le café et la vitamine C.


Grâce à  son emploi actuel à la Maison Européenne de la Photographie, il peut enfin transmettre, comme à l’époque de ses années de Professorat

Et à 76 ans, il  nous offre la recette de la jeunesse de l'esprit :

« …un nouveau départ dans la vie quel que soit l’âge représente le meilleur moyen d’échapper à une exclusion sociale prématurée »

 

Les textes sont courts, les phrases concises et mordantes, les exemples concrets.
Henry Chapier  pourrait être l’emblème du Japon, le cerisier,  dont la fleur ne se fane jamais.
Ce livre est une transmission ; celle  d’une dynamique de vie et de pensée.
Le petit livre bleu devrait être gardé sur toutes les tables de chevet et pourrait être remboursé par la Sécurité Sociale et les Mutuelles.

 

 

Chantal Sayegh-Dursus

 

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